Lors de la dernière méditation nous avons évoqué les apparitions du Christ en Croix à Benoîte (entre 1673 et 1679), qui ont marquée profondément sa vie spirituelle et l’ont faite entrer intimement dans le mystère de la Passion du Seigneur.

La contemplation du Christ en Croix

 Cette communion à la Passion du Seigneur, où « son corps était étendu en forme de croix, ses pieds l’un sur l’autre, ses doigts tant soit peu fermés et rétrécis, aussi moins pliables qu’une barre de fer »,  a duré 9 années (sans compter les 2 ans de rémission durant le chantier du presbytère où elle était cantinière pour les ouvriers) depuis chaque jeudi vers 4 h du soir et jusqu’aux samedis vers 9h du matin. Son union au Seigneur crucifié ne fera que renforcer son « don de profonde sympathie avec la souffrance des autres. (…) Plus elle découvre la faiblesse du cœur humain, sa paralysie dans le mal, et l’horreur de certains crimes, et plus sa compassion devient ardente : elle multiplie prières, veilles nocturnes, pénitences corporelles de toutes sortes qui affaibliront sa vigoureuse constitution. Cette fille de 26 ans (en 1673) a un cœur virginal profondément miséricordieux. »

La forme spéciale des souffrances de Benoîte, phénomène de compassion sans marques sanglantes, se distingue nettement des stigmates. Il faudra plutôt situer notre bergère parmi les grandes amantes de la charité divine, comme Catherine de Sienne, ou Angèle de Foligno.

Rappelons ici la coïncidence souvent signalée entre Benoîte et la voyante du Sacré-Cœur, sainte Marguerite-Marie : nées toutes deux en 1647, c’est la même année 1673 qu’elles reçoivent la même intense révélation de l’Amour du Sauveur pour le monde pécheur [donc pour chaque personne en particulier].

[Ces expériences bien réelles quoique mystiques de l’Amour du Seigneur] inclineront Benoîte à mieux pénétrer le mystère de la célébration eucharistique [où Le Seigneur ne cesse d’actualiser sur l’autel entre les mains du prêtre et en sa personne, le don total de Son Divin Cœur pour le Salut des Hommes.]

Anges et démons

Anges et démons sont souvent mêlés à son combat spirituel. Une fois elle entend démon et ange s’interpeller, l’un la menaçant de mort, l’autre se dressant : « Tu ne lui nuiras point ». Le démon insiste : « Je la ferai mourir, elle est la cause que je perds tant d’âmes » et il disparaît. Alors l’ange console la bergère, lui disant de recourir à la prière et à l’eau bénite en pareil cas, et à répondre au démon : « tu ne t’es pas incarné pour moi, tu n’as aucun droit sur moi ».

En venant à Notre-Dame du Laus, n’oubliez pas de visite la Chapelle du précieux sang, où le Christ en croix est apparu à Benoîte.

Textes extraits de Benoîte, la bergère de Notre-Dame du Laus, Roger de Labriolle.

Voir le site internet du Festival Marial et l’apparition mariale du Laus dans son ensemble.