En 1673 survient dans la vie mystique de Benoîte un événement qui va profondément la bouleverser : la vision du Christ crucifié.

La bergère aurait eu 5 visions du Christ crucifié dont deux particulièrement impressionnantes pour sa sensibilité. Le lieu de ces visions est celui du monument actuel nommé « le précieux sang », au débouché du vieux chemin venant d’Avançon, devant une croix de bois.

Benoîte communie au Christ crucifié

  • « C’était en l’année 1673, au mois de Juillet, un vendredi ; Benoîte moissonnait avec plusieurs autres personnes dans une terre qui était à la chapelle, et en présence de quelques étrangers, lorsque par un mouvement de l’esprit divin elle quitte la compagnie, s’en va à cette croix sur laquelle elle vit notre divin sauveur, tout ensanglanté, qui lui dit « ma fille, je me fais voir en cet état afin que vous participiez aux douleurs de ma passion. » Depuis, tous les vendredis, Benoîte était crucifiée, et la très sainte Reine de l’univers venait la visiter.

Pendant deux ans, le temps du chantier de la maison des prêtres, Marie permit que Benoîte n’éprouve plus ces souffrances pour se mettre au service du chantier en étant cantinière des équipes d’ouvriers.

  • En 1679, Benoîte retourne à la même croix adorer Jésus crucifié, et la vue de Jésus perça son cœur de tant de compassion que durant 6 mois elle était inconsolable. L’affliction qu’elle reçut de Jésus vu sanglant était si grande qu’elle disait : « mon doux Jésus ! si je vous vois encore quelque temps en cet état, je suis morte ! », un ange lui apparut : « ne vous troublez point, ma sœur, quoique notre divin Maître vous ait paru dans cet état, il ne souffre rien, ce n’est que pour vous faire voir ce qu’Il a souffert pour l’amour du genre humain. »

Un peu plus tard, la Vierge lui apparaît et lui dit : « vous ne souffrirez plus ces douleurs du vendredi mais vous en aurez d’autres. »

Le Christ crucifié pour nos péchés donne la miséricorde

La vision de la Crucifixion produit en elle une impression ineffaçable : elle est bouleversée en contemplant l’Agneau immolé, le Christ sanglant du Calvaire. « Voilà ce que notre Maître a souffert pour l’Amour du genre humain !… ». Ces visions la font participer aux souffrances rédemptrices et orientent sa vie spirituelle vers la souffrance expiatrice.

L’usage des cilices et flagellations était courant à l’époque de Benoîte, mais peu à peu celle-ci approfondit le sens du sacrifice rédempteur et comprend mieux le rôle de la patience et de la mortification de la volonté dans sa vie pénitentielle.

Textes extraits de Benoîte, la bergère de Notre-Dame du Laus, Roger de Labriolle.

Voir le site internet du Festival Marial et l’apparition mariale du Laus dans son ensemble.