« Le monde est en rébellion contre Dieu, trop de péchés s’y commettent. Il n’y a pas d’amour ni de paix. » Notre-Dame de Kibeho.

Avec le témoignage du Père Daniel Ange, fondateur de l’École de vie Jeunesse-Lumière.

Kibeho, l’appel de Notre-Dame des 7 Douleurs

Du 28 novembre 1981 au 28 novembre 1989, la Vierge Marie, parfois accompagnée de son Divin Fils, apparaissait à Alphonsine Mumureke et à plusieurs adolescents de la petite localité de Kibeho, au Rwanda.

A partir de décembre 1983, seule Alphonsine continuera à voir l’apparition qui se présente comme « Notre-Dame des Sept Douleurs ». D’une « beauté incomparable », elle est vêtue d’une robe blanche et d’un voile qui lui couvre la tête. Les messages,
prononcés en rwandais, exhortent à la prière, appellent les hommes à revenir vers Dieu et annoncent les dangers encourus par l’humanité. La Sainte Vierge fait allusion à la guerre civile qui va déchirer le Rwanda en 1994 et au cours de laquelle trois des
voyantes trouvèrent la mort.

Le 15 Août 1982, la « Vierge Marie pleure », selon le témoignage des voyantes, signe de sa profonde tristesse devant le monde qui court à sa perte, devant les péchés des hommes qui offensent le Christ.

Le 19 août 1982 eut lieu une apparition terrifiante pour les jeunes voyants, témoigne le père Gabriel Maindron: “Alphonsine a vu la Mère de Dieu pleurer… Les voyants ont pleuré, claqué des dents ou tremblé. Ils se sont effondrés. Les apparitions ont duré près de 8 heures : les enfants voyaient des images terrifiantes: un fleuve de sang, des gens qui s’entre-tuaient, des cadavres abandonnés sans personne pour les enterrer. Un arbre tout en feu, un gouffre béant, des corps décapités.”

Dix ans plus tard, le monde apprenait le drame du Rwanda que Marie avait prophétisé.

Témoignage du Père Daniel Ange

J’ai toujours été profondément lié aux apparitions de Kibeho, ayant vécu plus de 12 ans au Rwanda, dont 6 à la crête Congo-Nil (1er pèlerinage et sanctuaire marial du pays, fondé par Mgr Bigirumwami). Souvent, nous demandions à la Vierge de venir visiter notre peuple. Alors, devinez ma joie lorsque j’ai appris qu’Elle répondait à ce grand désir ! D’autant plus qu’en 1983, Mgr Gahamany m’invitait à y venir moi-même, rencontrer les Voyantes, et les membres de la Commission de théologie. Ce que j’ai pu réaliser en août 1984. Plusieurs choses me frappent particulièrement :

1. Le fait – unique dans l’histoire des apparitions me semble t-il – que Marie apparaisse aux voyants, dans leur lieu de vie, en l’occurrence leur propre école. Ils ne doivent pas en sortir pour la rencontrer. Et, de plus, qu’Elle les surprenne dans leur quotidien le plus normal, et banal. Que la première fois soit pendant qu’Alphonsine sert à table, donc surprise en flagrant délit de devoir d’état, puis, dans le dortoir au moment de la prière. Enfin sur le terrain de jeu de l’internat. Qu’Elle se montre au courant des problèmes les plus intimes de chacune : cela est un enseignement plus fort encore que toutes ses paroles : le rappel percutant qu’Elle partage nos humbles existences dans toute l’épaisseur de leur réalité quotidienne.

2. La parfaite justesse du rapport de la Reine du Ciel avec l’Ordinaire du lieu. L’attitude de Mgr G. a été en tout point parfaite, un vrai exemple pour d’autres évêques se retrouvant dans le même cas. Alliant accueil et prudence, compréhension et appréhension, sympathie/empathie et esprit critique. Alors que si souvent dominent les seconds.

3. Cela est flagrant dans le fait que les voyants reçoivent des ordres de mission très précis et qu’elles les soumettent à leur évêque humblement, les approuvant et les confirmant. Elles sont donc bel et bien envoyées en mission. Chacune selon sa grâce, son charisme, ses capacités propres, y compris la mission de souffrir et d’offrir.

4. Ces apparitions forment donc une véritable école et de prière et d’évangélisation. Marie leur enseigne à prier (même à chanter) puis, les lance sur leurs pistes missionnaires. Aussi, n’est-ce pas hasard si notre école de prière et d’évangélisation Jeunesse-Lumière est née dans le sillage direct de Kibeho, car c’est là, pendant une retraite de 3 semaines dans une petit annexe du presbytère que j’ai rédigé notre « Livre de vie » qui devait voir le jour quelques semaines plus tard.

5. Je suis frappé de l’impact de Kibeho surtout sur les jeunes, chaque fois que j’en parle, ce qui est le cas dans d’innombrables enseignements à travers le monde.

6. Impressionné encore par le silencieux rayonnement d’Alphonsine héroïquement cachée au fond de son couvent et d’Anataliya, serviable, dévouée si discrète, et humble au milieu des foules. Le rapport des pèlerins avec elle est aussi exemplaire, alliant à la perfection discrétion et admiration.

7. Le fait que Kibeho soit paradoxalement lié aux horreurs de la guerre civile nous montre La Reine partageant le calvaire de ses enfants. Que ce soit là précisément qu’ait eu lieu un des pires massacres, de surcroît dans l’Eglise même, et qu’il y ait là un mémorial permanent est proprement bouleversant. Plus frappant encore : que des voyants (j’élargis aux non-reconnus officiellement) aient été victimes du génocide, signant ainsi de leur sang la visite de leur Maman.

Paroles de Marie à Kibeho

« Rien n’est plus beau qu’un cœur qui offre ses souffrances à Dieu. Priez, priez, priez. »

« Suivez l’évangile de mon Fils. N’oubliez pas que Dieu est plus puissant que tout le mal dans ce monde. Partagez. Ne tuez pas. Ne persécutez pas. Respectez les droits de
l’Homme parce que si vous allez à l’encontre de ces droits, vous allez échouer et ça va se retourner contre vous. »

« Je t’aime. Je t’aime. Je t’aime beaucoup. N’oublie pas l’amour que j’ai pour toi. Ces messages vont faire du bien non seulement maintenant, mais aussi dans le futur. »

Notre-Dame de Kibeho : le contenu des révélations

1. Appel urgent au repentir et à la conversion des cœurs :

“Repentez-vous, repentez-vous, repentez-vous !”

“Convertissez-vous quand il est encore temps.”

2. Diagnostic de l’état moral du monde :

« Le monde se porte très mal. Il va tomber dans un gouffre, c’est-à-dire être plongé dans des malheurs innombrables et incessants. »

« Si vous ne vous repentez pas et ne convertissez pas vos cœurs, vous allez tomber dans un gouffre. »

3. Profonde tristesse de la Vierge : La Mère du Verbe est fort affligée à cause de l’incrédulité et de l’impénitence des hommes. Elle se plaint de notre mauvaise conduite, caractérisée par une dissolution des mœurs, une complaisance dans le mal, une désobéissance continuelle aux Commandements de Dieu.

4. Une des paroles mystérieuses dites plus d’une fois par la Vierge à Alphonsine avec demande de la répéter aux hommes :

« La foi et l’incroyance viendront ensemble sans que l’on s’en aperçoive. »

5. La souffrance salvifique : ce thème est un des plus importants dans l’histoire des apparitions de Kibeho. Surtout chez Nathalie Mukamazimpaka. Pour un chrétien, la souffrance, par ailleurs inévitable dans la vie d’ici-bas, est un chemin obligé pour parvenir à la gloire céleste. La Vierge a dit à ses voyants, notamment à Nathalie le 15 mai 1982 :

« Personne n’arrive au ciel sans souffrir. »

« L’enfant de Marie ne se sépare pas de la souffrance. »

Mais la souffrance est aussi un moyen d’expier pour le péché du monde et de participer aux souffrances de Jésus et de Marie pour le salut du monde. Les voyants ont été invités à vivre ce message d’une façon concrète, à accepter la souffrance dans la foi et la joie, de se mortifier et de renoncer aux plaisirs pour la conversion du monde. Kibeho est ainsi un rappel de la place de la croix dans la vie du chrétien et de l’Eglise.

6. Priez sans cesse et sans hypocrisie : Les hommes ne prient pas ; et même parmi ceux qui prient, beaucoup ne prient pas comme il faut. La Vierge demande aux voyants de prier beaucoup pour le monde, d’apprendre aux autres à prier, et de prier à la place de ceux qui ne prient pas.

7. Dévotion envers Marie: concrétisée notamment par une récitation régulière et sincère du chapelet.

8. Le chapelet des Douleurs de la Vierge Marie : La voyante Marie Claire Mukangango dit avoir reçu des révélations sur ce chapelet ; la Vierge aime ce chapelet. Connu autrefois, celui-ci était tombé dans l’oubli. Notre-Dame de Kibeho désire qu’il soit remis en honneur et répandu dans l’Eglise. Mais le chapelet des Douleurs ne supplante point le Saint Rosaire.

9. La Vierge désire qu’on lui construise une chapelle en souvenir de son apparition à Kibeho. C’est un thème qui remonte à l’apparition du 16 janvier 1982 et revient à plusieurs reprises au cours de cette année-là, avec de nouveaux développements.

10. Priez sans relâche pour l’Eglise: car de grandes tribulations l’attendent dans les temps qui viennent.

Les apparitions de Notre-Dame de Kibeho au Rwanda ont été reconnues officiellement par l’Évêque du lieu le 29 juin 2001.

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