7 fondamentaux du chapelet

Le comprendre pour l’apprécier

Le chapelet réunit en une demi-heure toutes les couleurs de la vie et de la foi chrétienne, c’est pourquoi le prier fait entrer dans une profondeur et une richesse inestimable dont voici 7 fondamentaux.

1. La base du chapelet : « Je vous salue Marie… »

Cette prière s’adresse à la Vierge Marie en 3 temps : d’abord en redisant les paroles de l’ange Gabriel qui est venu dans sa petite maison de Nazareth lui annoncer qu’elle serait la mère d’un roi sauveur des hommes : « Je te salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi » (Luc 1, 28).

Ensuite, en redisant les paroles d’Elisabeth, sa cousine : en rencontrant Marie enceinte, elle s’exclame : « Bénie es-tu entre toutes les femmes et [Jésus] le fruit de tes entrailles est béni » (Luc 1, 42).

Enfin, nous demandons à Marie de prier pour nous parce qu’elle a reçu le privilège d’être Immaculée pour devenir Mère de Dieu et que nous sommes bien pauvres à cause du péché : « Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. »

2. L’ossature du chapelet : le Notre Père

Ossature et structure du chapelet, la prière chrétienne du Notre Père introduit chaque dizaine. D’où vient cette prière ? C’est Jésus lui-même, au temps où il prêchait en Palestine, qui enseigne cette prière (Luc 11, 1-4  et Matthieu 6, 9-13) à ses disciples qui lui demandaient « Maître, apprends-nous à prier ». Cette prière est la plus importante pour les chrétiens, car par le baptême, ils sont devenus à la suite de Jésus et d’une manière spéciale des enfants de Dieu. Appeler Dieu « Père » est la grande nouveauté du christianisme, et est riche de sens : Dieu est vraiment un Père pour chacun de nous : il nous a donné la vie terrestre en nous créant et nous a donné la vie nouvelle par le baptême.

3. Le chapelet enraciné dans la Parole de Dieu

  • 20 mystères du rosaire…

Nous le voyons dans le « Je vous salue Marie » et dans le « Notre Père » : ces deux prières s’enracinent dans les évangiles.
Le chapelet est indissociable de la Parole de Dieu : chaque dizaine s’appuie sur la méditation d’un mystère, un épisode de la vie de Jésus raconté dans la Bible. Il y a en tout 20 mystères qui constituent le rosaire entier, divisés en 4 parties, 4 chapelets appuyés sur 4 « grands mystères » de 5 dizaines chacun (4×5=20, le compte est bon). On a donc 20 étapes qui s’appuient toutes sur la Bible : on commence habituellement chaque mystère en ouvrant sa Bible au passage correspondant ou en suivant sur un livret approprié. Au bout d’un moment, on mémorise facilement ces 20 mystères de la vie de Jésus et leur emplacement dans la Bible.

  • …pour parcourir la vie du Christ…

Les 20 mystères donnent une idée précise des moments les plus importants de la vie de Jésus-Christ. Son enfance avec les 5 mystères Joyeux, sa vie publique et sa prédication, quand il avait à peu près 30 ans dans les 5 mystères Lumineux, son arrestation et sa passion jusqu’à sa mort avec les mystères Douloureux, suivis des 5 mystères Glorieux où il ressuscite et nous appelle à partager la vie du Ciel par son Esprit-Saint et avec l’aide et le modèle de Marie.
Parcourir ces étapes n’est pas neutre : cela entre en résonance avec notre propre vie ou les événements du monde : Jésus a connu et assumé toutes les difficultés et les joies humaines, il nous a rejoint dans toutes les situations et nous y apporte une parole de miséricorde, même dans ces situations qui semblent en apparence les plus éloignées de Dieu et de la foi.

  • …avec le Cœur Immaculé de Marie.

Deux versets de l’évangile de Luc signalent que « Marie gardait toutes ces choses et les méditait en son Cœur » (Luc 2, 19 et 2, 51). Le Cœur de Marie, aussi appelé Cœur Immaculé car il est sans péché dès l’instant de sa conception par une grâce spéciale de Dieu, résonne et vibre de tous les événements de la vie de son fils, Jésus-Christ. Or le chapelet est précisément le rappel de tous les événements de la vie de Jésus pour les laisser résonner, à notre tour, dans notre cœur. Le chapelet n’est donc pas une simple prière, il est l’inhabitation du Cœur de Marie dans notre propre cœur.

4. La méditation du chapelet

Après la lecture du passage de la Bible correspondant au mystère, on prend un moment de silence pour, après nos oreilles, laisser notre cœur écouter : qu’est-ce que cette histoire me dit sur Dieu ? Et sur les hommes ? Comment cette parole de la Bible me rejoint-elle personnellement ? Comment l’amour de Dieu me rejoint-il maintenant ? On entre ici dans la profondeur de la méditation et de la contemplation chrétiennes.
D’ailleurs, la méditation ne s’arrête pas là : une fois qu’on connaît par cœur le Notre Père et le Je vous salue Marie, la méditation se poursuit pendant la récitation de la dizaine : c’est notre cœur qui prie.

5. Le chapelet pour confier nos intentions de prière

Le puissant parallèle entre la vie de Jésus et la nôtre nous invite à confier de façon explicite à la Sainte Vierge des intentions de prière, de préférence spontanées, ou en suivant un guide d’intention déjà écrites : recherche de travail, vie de famille, maladie à surmonter, âmes du purgatoire, conversion des pécheurs… C’est dans ce sens que lors des apparitions de Fatima, l’ange a conseillé aux enfants d’ajouter à chaque fin de chaque dizaine : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre sainte miséricorde. »
La prière pour des intentions est importante, car elle personnalise le chapelet : il devient ma prière et j’y suis acteur, vivant et éveillé.

6. Le chapelet comme expérience de l’Esprit Saint

Par les intentions spontanées, la lecture de la Parole de Dieu, et toutes les autres couleurs du chapelet, celui-ci devient un espace, un temps consacré à Dieu pour l’aimer et se laisser aimer par lui, dans une approche très concrète et réaliste, très humaine, puisqu’on regarde la vie de Jésus en la contemplant. Cet amour et cette grâce qui nous sont donnés par Dieu a un nom, et est même une personne : le Saint Esprit. Il vient nous transformer, nous renouveler, nous vivifier, nous expliquer comme de l’intérieur les mystères que nous méditons. La Vierge Marie a une telle relation avec l’Esprit Saint que saint Louis-Marie Grignion de Montfort écrivait : « Quand le Saint-Esprit, son Époux, a trouvé Marie dans une âme, il y vole, il y entre pleinement, il se communique à cette âme abondamment et autant qu’elle donne place à son Épouse. » (Traité de la Vraie Dévotion, n°36).
Le premier fruit du chapelet et du rosaire est de nous rendre accueillant au Saint Esprit qui ne peut résister à l’appel de Marie entendu dans notre prière.

Nous avons parlé du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. Le chapelet est ainsi tout orienté vers la contemplation de la Sainte Trinité, le chapelet nous conduit au cœur de la Sainte Trinité. C’est la raison pour laquelle chaque dizaine se termine par « Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen. » On appelle cela la doxologie (doxa = gloire).

7. Le chapelet et l’Église

Le chapelet est une prière de l’Église, par l’Église, pour l’Église, avec l’Église.
– Le chapelet de l’Église : le chapelet témoigne de l’amour que l’Église élève vers son Dieu par la prière. C’est une prière, qui même dite individuellement, porte l’ensemble de l’Église : le chapelet a une portée universelle.
– Le chapelet par l’Église : le chapelet est une prière qui ne peut être dite autrement qu’uni à l’Église et passant par elle pour toucher le cœur de Dieu, puisqu’il l’a choisie comme son épouse (Apocalypse 21, 2).
– Le chapelet pour l’Église : on débute chaque fois le chapelet en confiant l’Église et les intentions du pape. Les fruits du chapelet naissent et grandissent dans l’Église.
– Le chapelet avec l’Église : le chapelet unifie les cœurs, les rassemble et les conforte dans l’Église. Même si le chapelet est issu des catholiques, parce qu’il est la prière du cœur, il appelle l’unité de tous les chrétiens, chacun selon sa forme préférée. Il est un pilier sur lequel l’Église s’appuie pour sa mission. Le chapelet est missionnaire par essence.

En pratique