Benoîte Rencurel est une petite bergère d’une vallée des Alpes du sud, près de Gap. Nous sommes au 17ème siècle, et Dieu la prépare pour vivre une grande aventure.

Benoîte Rencurel : une bergère préparée par Dieu

« Dieu, disposant cette fille à être un instrument du salut des âmes, et sa très aimable Mère à la favoriser de ses faveurs, lui avait donné un désir de voir la Mère de Dieu si grand, qu’elle ne souhaitait en ce monde autre chose que cela, depuis qu’elle eût entendu prêcher par le prieur du lieu qu’Elle était toute miséricordieuse ».

Saint-Etienne le Laus et le vallon des fours

« Le lendemain, Benoîte Rencurel va dans le vallon où son souhait fut accompli… C’est au pied du bois de Saint-Etienne, où il y a du côté gauche en montant un petit antre vis-à-vis, où elle récite son chapelet en gardant ses moutons. Tout à coup elle voit une belle Dame sur la roche, qui tient un petit enfant par la main, d’une beauté singulière. « Belle Dame ! lui dit-elle, que faîtes-vous là-haut ? Venez-vous acheter du plâtre ? Voudriez-vous goûter avec moi : j’ai un peu de bon pain, nous le tremperions dans la fontaine ! ». La Dame sourit de sa simplicité, et ne lui dit mot.  Belle Dame ! Vous plairait-il de nous donner cet enfant, qui nous réjouirait tant ». La Dame sourit encore sans répondre ».

« Elle n’en revenait avec son troupeau qu’aux étoiles, et elle y retournait le matin – à moins que son maître l’en empêchât – aux étoiles. Cette faveur dura presque 4 mois sans qu’elle sût qui était cette belle Dame. »

« Elle est tellement charmée à cette vue que plusieurs fois au gros de la nuit, elle se lève en dormant, prends son troupeau, s’en va toute en chemise et nu-pieds, le mène droit au lieu où elle voit la Dame. S’éveillant, se voyant en chemise, toute honteuse qu’elle est s’en retourne avec son troupeau, le ramène à l’étable, se va coucher jusqu’au point du jour. Puis elle y retourne toujours plus empressée de voir la Dame. Elle n’a point de plus grand plaisir que d’être dans ce vallon, sans se soucier de boire et de manger. »

« Un jour les brebis s’écartant un peu trop, la Dame lui dit de les aller chasser d’un côté, tandis que visiblement la Sainte Vierge les chassait de l’autre et le faisait revenir dans le vallon. »

Marie demande sa chèvre à Benoîte Rencurel

« Pour éprouver Benoîte, la Dame lui demande de qui était le troupeau qu’elle menait. Elle lui dit qu’il était tout d’un maître. La bonne Mère lui dit : « Me donneriez-vous un mouton et cette chèvre ? » – « Belle Dame ! Pour le mouton, oui ! Je le compterai  sur mes gages. Pour la chèvre, non ! Elle me fait besoin, me porte pour passer la rivière quand elle est grosse ; vous ne l’aurez pas pour 30 écus. La Dame lui répond qu’elle ne les baillerait (donnerait) pas, et lui dit qu’elle aimait trop sa chèvre, lui donnant des raisins et du pain, et qu’il valait mieux donner aux pauvres ce qu’on lui donne. La bonne Dame demeura longtemps avec elle. Le lendemain, la dame lui demande encore la chèvre : elle la refuse. La Dame lui dit qu’elle ne la demandera plus, puisque cela la fâche ».

Textes extraits de Benoîte, la bergère de Notre-Dame du Laus, Roger de Labriolle.

Voir le site internet du Festival Marial.