La Vierge Marie : qui elle est dans le témoignage des Écritures et comment la tradition a progressivement découvert son mystère de Mère de Dieu Immaculée et mère de tous les hommes.

La Vierge Marie dans les évangiles

Un évangile, qu’est-ce que c’est ?

Les évangiles sont 4 récits de la vie de Jésus par 4 témoins : Matthieu, Marc, Luc et Jean. Les évangiles font partie de la Bible, et de la partie de la Bible propre aux chrétiens qu’on appelle le Nouveau Testament. Celui-ci suit et prolonge l’Ancien Testament qui raconte l’histoire de la relation entre Dieu et le peuple d’Israël jusqu’à l’avènement de Jésus.

la Vierge Marie, personnage des évangiles

Dans ces 4 récits de la vie de Jésus, Marie n’apparaît que très peu : elle y est un personnage qu’on pourrait penser secondaire. Cependant, Marie est là pour les étapes décisives qui nous sont racontées par les évangélistes : les récits de l’enfance de Jésus, le début de sa vie publique vers 30 ans, sa crucifixion et sa mort sur la croix. Marie est aussi mentionnée auprès des apôtres pour la naissance de l’Église à la pentecôte dans le Livre des Actes des Apôtres, dans la lettre de Paul aux Galates, et contemplée comme la Femme revêtue du soleil et couronnée de 12 étoiles dans le livre de l’Apocalypse.

Ces quelques mentions de la Vierge Marie sont très importantes : elles permettent de comprendre la relation de cette femme exceptionnelle avec son fils Jésus, et de s’approcher de façon inédite du mystère de Dieu venu se faire homme pour nous sauver. Marie accompagne ainsi au plus près la conclusion de l’Alliance nouvelle et éternelle entre Dieu et l’humanité.

Les évangiles suivent Jésus avec la Vierge Marie

Regardons ces étapes pas à pas :

  • L’Annonciation (Luc 1, 26-38) : la Vierge Marie reçoit la visite de l’Ange Gabriel qui lui annonce de la part de Dieu qu’elle va enfanter le Sauveur des hommes. Marie pose une question puis décide de dire oui à Dieu : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta Parole » (Luc 1, 38). Cet événement est inouï : Par son accord, la Vierge Marie reçoit de façon miraculeuse en son sein Dieu lui-même qui se fait homme. Nos pauvres pensées peinent à saisir la grandeur de ce mystère : comment Dieu a-t-il fait pour s’abaisser jusqu’à s’incarner comme un homme dans le sein de Marie ? Pour les catholiques, ce miracle s’est produit sans relation charnelle : Marie était vierge et l’est restée ensuite.
  • La Visitation (Luc 1, 39-56) : devenue enceinte, la Vierge Marie court rendre visite à sa cousine Elisabeth qui habite à quelques jours de marche. Elisabeth la voyant venir et inspirée d’en-haut s’écrie : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de son sein ! » (Luc 1, 42). Les deux femmes explosent de joie : Dieu est entrain d’accomplir sa promesse de salut. Marie entonne un chant extraordinaire qu’on appelle le Magnificat (Luc 1, 46-56), dans lequel elle remercie Dieu pour ses merveilles.
  • La Naissance de Jésus (Luc 2, 1-20) : par un concours de circonstances, Jésus naît à Bethléem, à 6 km de Jérusalem. Il est entouré de Joseph, son père adoptif, de la Vierge Marie, sa mère, et de quelques bergers venus voir le nouveau-né. Marie « gardait toutes ces choses et les méditait dans son cœur » (Luc 2, 19), toute à sa contemplation de l’enfant-Dieu dans ses bras.
  • Suivent deux épisodes de la jeunesse de Jésus : la présentation de Jésus âgé de quelques jours au Temple de Jérusalem et vers 12 ans, sa fugue, pour revenir au Temple à l’insu de ses parents et enseigner les docteurs et les savants qui sont ébahis de son intelligence. Hormis ces deux événements, la jeunesse de Jésus jusqu’à ses 30 ans est cachée, humble et discrète, au travail de charpenterie avec Joseph, dans le quotidien du village de Nazareth en Galilée.
  • Les débuts de sa vie publique avec le miracle des Noces de Cana (Jean 2, 1-12) : Jésus assiste avec sa mère à un mariage dans le village de Cana, en Galilée. Le vin vient à manquer et la Vierge Marie invite les serviteurs à avoir confiance en Jésus : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jean 2, 5). Effectivement, Jésus, pour répondre à la prière de sa mère, fait un grand miracle : il transforme 600 litres d’eau en vin le meilleur. Ce miracle inaugure ses 3 années de pérégrinations en Terre Sainte pour annoncer que le Royaume de Dieu est proche et qu’il s’agit de changer nos cœurs pour l’accueillir.
  • La passion et la mort de Jésus : ses très nombreux miracles suscitent l’adhésion des foules mais aussi une forte jalousie parmi les chefs religieux du peuple qui décident de le tuer. Ils l’arrêtent et comme ils dépendent du gouvernement politique romain de Palestine, ils réussissent à faire condamner Jésus par Pilate, le gouverneur, à la mort infamante de la croix. Marie a suivi son fils dans sa douloureuse passion, elle est là, au pied de la croix, avec « le disciple que Jésus aimait » (Jean 19, 26), et Jésus les confie l’un à l’autre dans un poignant testament : « Femme, voici ton fils… voici ta mère » (Jean 19, 26-27). Jésus meurt alors sur la croix et est enseveli dans un tombeau proche. Marie est parfois appelée « Mère des douleurs », car la croix que son fils a porté, elle l’a aussi portée dans son cœur.
  • La victoire des ténèbres est de courte durée : le troisième jour, comme il l’avait promis, Jésus ressuscite et sort du tombeau. Après sa Résurrection, il rencontre de nombreuses personnes : Marie-Madeleine, Pierre, tous ses apôtres et jusqu’à 500 personnes. La rencontre avec sa mère ne nous est pas racontée dans les évangiles, mais elle paraît très probable. Jésus passe alors 40 jours avec ses disciples puis s’élève vers Dieu le Père, à l’Ascension, avec la promesse d’envoyer l’Esprit-Saint, l’Esprit de Dieu.
  • La Pentecôte (Actes 2, 1-13) : 10 jours après l’Ascension, les disciples sont réunis tous ensemble avec Marie au cénacle et soudain, un grand coup de vent les saisit : l’Esprit-Saint vient les visiter et fonde l’Église. Les apôtres craintifs deviennent en un instant pleins d’audace pour annoncer ce qu’ils ont vu : Dieu s’est fait homme, il est mort pour prendre sur lui chacun de nos péchés et est ressuscité pour nous promettre la vie éternelle. En entendant la première prédication des apôtres remplis d’Esprit Saint, en une matinée, 3000 habitants de Jérusalem demandent le baptême.
  • La fin de la vie terrestre de la Vierge Marie ne nous est pas racontée dans les évangiles. Une tradition fiable la décrit comme soutenant les apôtres par son amour maternel, localisée près d’Éphèse et accompagnée de Jean à qui elle avait été confiée comme à un nouveau fils. A la fin de sa vie, la Vierge Marie s’élève corps et âme vers le Ciel, dans son Assomption.

Nous venons de parcourir à grands pas les étapes-mystères du rosaire. C’est dire combien l’évangile est au cœur de la prière du rosaire, la nourrit et la féconde.

Marie Mère de Dieu

Au Concile d’Éphèse en 431, plus de 1000 ans avant le protestantisme et 200 ans avant l’apparition de l’Islam, une grande partie des évêques du monde se réunit à Éphèse, aujourd’hui en Turquie, et déclarent solennellement que Marie est Mère de Dieu.

Encore aujourd’hui, beaucoup se demandent comment cela est possible : Dieu ne peut avoir de Mère puisqu’il est éternel et que la Vierge Marie est une femme issue de l’humanité, mortelle… la question est donc : comment peut-on dire que Dieu, plus grand que l’univers, est devenu le fils d’une femme ? A question compliquée, réponse simple : dire que la Vierge Marie est Mère de Dieu est comme un raccourci, alors qu’on pourrait dire, pour être plus précis : « Marie, Mère de Dieu fait homme, Jésus ».

Ainsi, comme Jésus est à la fois Dieu (2ème personne de la Sainte Trinité) et homme dans la même personne, et qu’il a choisi lui-même de devenir le fils de cette jeune femme de Nazareth pour venir jusqu’à nous et nous sauver, nous appelons Marie Mère de Dieu sans blasphémer, avec un grand respect et sans craindre la confusion puisque nous avons les idées claires : nous savons que la Vierge Marie n’est aucunement mère de la divinité du Christ.

Marie Mère de chacun de nous

Cette découverte peut être étonnante pour quelqu’un qui a très peu entendu parler de la Vierge Marie : pourquoi est-elle ma mère si je ne la connais même pas ? Qu’est-ce que ça change pour moi ?

Il y a plusieurs raison qui expliquent cette maternité de Marie. En premier lieu, comme nous l’avons vu, Jésus a confié « le disciple qu’il aimait » à sa mère, comme un nouveau fils  (Jean 19, 26-27). A travers cette adoption, tous les hommes ont été confiés par Jésus à Marie comme leur mère. Ce n’est donc pas une auto-proclamation, mais bien le testament de Jésus : il a demandé à Marie de nous prendre chacun comme fils, car nous sommes chacun « le disciple que Jésus aimait », où que nous en soyons dans notre vie de foi.

La deuxième raison est explicitée par saint Paul dans ses lettres : nous sommes tous fils de Dieu le Père, et donc frères de Jésus, frères en Jésus, frères à cause de Jésus qui par l’offrande de sa vie nous a rendus solidaires dans l’amour et la fraternité. Si nous sommes tous frères avec Jésus, Marie peut donc être dite notre Mère.

Nous pouvons trouver une troisième raison avec la Pentecôte : la Vierge Marie préside en quelques sorte à la naissance de l’Eglise, elle qui avait déjà reçu l’Esprit Saint à l’Annonciation et devant la croix où « Jésus remit l’Esprit » (Jean 19, 30). Marie accompagne toute l’Église, qui rassemble tous les enfants du Père et frères de Jésus. Elle est donc la mère de l’Église, et le pape Paul VI lui a donné officiellement ce titre à la fin du concile Vatican II, le 21 novembre 1964.

Marie aujourd’hui

Notre temps est le temps de Marie. Pourquoi cela ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, Dieu demande à la Vierge Marie de se manifester régulièrement aux hommes pour nous transmettre des encouragements, des promesses, des appels à prier ou à corriger nos erreurs en changeant de trajectoire : puisqu’elle est une mère, puisqu’elle est notre mère, elle vient à nous avec cette responsabilité qui lui a été confiée par Dieu de nous éduquer à la vie spirituelle, à la suite de son fils Jésus.

Pour résumer en quelques mots les messages de Marie depuis presque 200 ans dans ses multiples apparitions, nous identifions 3 points :

  • Un appel à changer notre cœur: reconnaître notre péché pour pouvoir nous ouvrir à la miséricorde de Dieu qui transforme nos vies et nous rend heureux.
  • Un appel à prier plus pour nous rapprocher de Jésus, et tout spécialement par le chapelet et le rosaire que Marie recommande.
  • Un appel à grandir dans la vie spirituelle à l’école de Marie, grandir en intelligence et en sagesse, lutter contre le mal et grandir dans le bien. Pour cela, Marie nous appelle à nous consacrer à elle que nous soyons laïcs, prêtres ou religieux. C’est une façon simple de lui confier notre formation et notre croissance dans tous les domaines humains et spirituels.

En pratique

Comment vivre profondément de cet appel en 3 points : changer notre cœur, prier plus, et grandir par la consécration ? L’Alliance Mariale vous propose :